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Communiqué de la Commune du Maquis.

Derrière le patronat, il y a toujours la police,
la Commune du Maquis en danger.


Dimanche 30 mars, 3 véhicules de gendarmerie, un huissier ainsi qu’une trentaine d’autres personnes ont fait une descente au Maquis, domaine de Bois-Bas, afin d’aider Vincent M., Saïd A., Giuseppe S. et Julie P., membres du GAEC de Bois-Bas, à prendre les biens de la SCOP Cravirola, acquis par le travail gratuit de dizaines de personnes durant des années, dont certaines habitent encore sur le lieu. Ce raid s’est fait sans que les 17 membres de la Commune du Maquis habitant sur le lieu n’aient été prévenues et devant 5 enfants particulièrement choqués.
Les 4 membres du GAEC de Bois-Bas se livrent également, depuis plusieurs mois, à une campagne de diffamation de grande envergure vis à vis des membres de la Commune du Maquis.
Non, la Commune du Maquis n’expulse pas des paysans.
En 2016, lorsque des collectifs répondent à l’appel du collectif Cravirola à venir repeupler le Maquis et rejoindre un nouveau projet de Commune, ce sont 5 personnes épuisées qu’ils y trouvent. Malgré la situation économique catastrophique, la SCOP Cravirola étant enlisée dans une logique de surendettement, nous nous solidarisons avec les derniers membres de ce collectif et créons la Commune du Maquis.


Nous voulions créer une association qui serait notre structure juridique pour louer le lieu auprès du propriétaire, la SAS Terres Communes. Cependant, face à la demande de solidarité de Vincent M., gérant de la SCOP Cravirola, pour effectuer les démarches de liquidation de cette lourde structure, nous acceptons de l’utiliser provisoirement comme structure juridique. Vincent M. et Saïd A. en restent cependant les deux gérants. La formation du GAEC de Bois-Bas et son bail rural souscrit avec la SAS Terres Communes sont également acceptés afin qu’ils touchent la PAC sur l’ensemble des terres, alors que cela instaure juridiquement un déséquilibre supplémentaire entre eux et les autres membres de la Commune du Maquis. Ces choix sont faits en solidarité avec ces anciens membres du collectif Cravirola et afin que des agriculteurs puissent vivre décemment de leurs activités sur le lieu.
Les membres du GAEC de Bois-Bas quant à eux s’engagent à respecter le fonctionnement de la Commune du Maquis malgré des structures juridiques inadéquates, à accueillir d’autres activités agricoles qui voudraient voir le jour sur le lieu, à utiliser une partie de la PAC (qui s’élève à 110 000 euros en 2024) pour des projets collectifs, notamment le remboursement des dettes de la SCOP Cravirola, et à fournir des produits alimentaires aux membres de la Commune du Maquis, comme les autres collectifs.


Aujourd’hui, les 4 membres du GAEC de Bois-Bas élèvent environ 70 chèvres laitières et produisent du fromage, ils se rémunèrent 1500 euros par mois et peuvent partir en vacances. Ils ont abandonné depuis 3 ans la production de viande d’agneau qu’ils considèrent trop difficile et peu rentable. Ils étaient régulièrement aidés par les autres membres de la Commune du Maquis dans leurs activités : foins, mises bas, vente sur les marchés, fabrication de fromage. Les tâches administratives de la SCOP Cravirola étaient également réalisées par l’ensemble de la Commune du Maquis jusqu’à fin 2024.


Les membres du GAEC sont les seuls à se rémunérer sur le lieu, les autres membres de la Commune du Maquis y travaillent bénévolement afin de continuer à payer les frais de fonctionnement, les loyers et dettes de la SAS Terres Communes.


Durant les 7 années d’existence de la Commune du Maquis, il est régulièrement reproché à Vincent M. de remettre en cause les accords pris collectivement, de faire de la rétention d’information, de se livrer à des manipulations comptables, d’imposer ses choix et de manipuler de façon récurrente le déroulement des assemblées. Plusieurs membres de la Commune du Maquis tentent de travailler au sein du GAEC, ils s’y sentent méprisés et en partent dégoûtés face à l’impossibilité de s’y projeter du fait d’un profond manque de respect et d’un manque d’horizontalité dans les prises de décision.
Des personnes intéressées par le projet de la Commune du Maquis essayent d’intégrer le GAEC, pour rejoindre les activités agricoles existantes ou en créer d’autres, elles sont refusées.

En juin 2023, le GAEC demande à quitter le projet de la Commune du Maquis, à faire scission. Cela va à l’encontre de tous les accords pris avec celles et ceux qui sont venus soutenir ce projet depuis 2016 et qui leur ont permis de vivre décemment sur le lieu. Il n’est pas possible de vivre durablement sur le lieu sans faire partie de la Commune du Maquis. Cette idée de scission est donc écartée par l’ensemble de la Commune, membres du GAEC compris.


Faut-il rappeler que la situation financière de la SCOP Cravirola ne permettait pas de rémunérer ses salariés, déclarés ou non ?


En mai 2024, face à une énième tentative de prise de pouvoir de Vincent M., plusieurs communard.es craquent.
Plusieurs membres de la Commune sont à bout depuis longtemps et des demandes d’expulsion à l’encontre de certains membres du GAEC commencent à être portées individuellement en assemblée, elles ne sont pourtant à aucun moment validées par l’assemblée de la Commune. D’autres comportements de leur part ayant mis en souffrance des membres de la Commune leur sont signalés. L’assemblée décide d’écarter les 4 membres du GAEC des instances le temps de cette libération de parole et que soit mis en place un protocole pour faire face à cette situation. Il leur est également demandé de rompre le bail rural, qui privatise l’ensemble des terres au profit du GAEC, pour en établir un autre afin d’atténuer leur pouvoir légal et l’inégalité d’accès aux terres entre communard.es.


La réaction du GAEC est d’appeler en renfort des personnes extérieures au lieu, en faisant croire à une menace d’expulsion. Certaines de ces personnes se présentent ivres, de nuit, au domicile de familles de membres de la Commune du Maquis pour les menacer. C’est la première démonstration de force des membres du GAEC et le début de leur campagne de diffamation.


A aucun moment ils n’ont émis de regret quant aux faits qui leur étaient reprochés. Par ailleurs, ils n’ont pas demandé à réintégrer les instances de la Commune du Maquis et, tout en prétextant essayer d’améliorer la situation et trouver une issue au conflit, ils ont continué leur campagne de diffamation. Ils font circuler, entre autres calomnies, que nous les harcelons et les empêchons de travailler, que nous sommes violents et racistes, que nous détenons des armes à feu et que nous faisons du trafic illicite.
Ils ont également essayé de nous déposséder de nos outils de trésorerie.


Face à cette attitude, l’ensemble des membres de la Commune du Maquis leur ont demandé début mars de quitter le lieu, avant l’été.


En prémisses à l’intervention policière de dimanche 30 mars, une première intrusion avec les gendarmes a eu lieu le 28 mars 2025, lors de laquelle les membres du GAEC ont également tenté de prendre l’argent de nos caisses, gagné collectivement.


Deux personnes, Vincent M. et Saïd A., aidés de Julie P. et Giuseppe S., concentrent l’ensemble du pouvoir légal sur le domaine de Bois-Bas et s’en servent pour mettre en péril le projet collectif de la Commune du Maquis, menaçant de mettre à la rue 17 personnes dont 5 enfants.


Nous sommes pour le moment dans l’incertitude de ce qui va nous arriver. Nous souhaitons que le projet de propriété collective perdure au Maquis et nous avons pour cela besoin de votre soutien et solidarité.
Vous pouvez nous écrire afin d’attester de votre soutien au projet de la Commune du Maquis et venir nous rencontrer sur le lieu dès à présent.

La Commune du Maquis
Domaine de Bois-Bas
34210 Minerve
lacommunedumaquis@riseup.net